Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
Rédigé le 15 août 2020
Premières phrases du livre:
Le bateau est ancré au large de Cudjoe Key. L’aube se lève à peine et elle dort encore, mais j’ai été réveillé par les oiseaux. Il y en a tant. En ouvrant les yeux, j’ai aperçu une aigrette à l’arrière du bateau. Un petit serpent se débattait entre ses serres et elle rentrait au nid pour donner la becquée à ses petits. À six heures du matin, il fait presque frais : à peine 18 °C. Mais à midi, il fera plus de 25 °C à l’ombre.
Pourquoi ce livre
J’ai une grande admiration pour Jim Harrison et depuis quelque temps j’ai dans l’idée de (re)lire toute sa bibliographie. Je tente de le faire dans l’ordre et, du coup, je profite des rééditions 10/18, augmentées d’une préface de François Busnel, pour poursuivre mon challenge. Un bon jour pour mourir est le second roman de Jim Harrison.
Alors qu’il est dans un bar de Floride, le narrateur rencontre Tim, un ancien du Vietnam un peu barré. À la suite d’une conversation très alcoolisée, il émet l’idée de faire sauter un barrage qui vient, d’après les on-dit, d’être construit sur le Grand Canyon. Tim le prend au mot et est super enthousiaste du projet. Et voilà nos deux loustics en partance pour mettre à exécution leur plan. En route, ils prennent avec eux Sylvia, la fiancée de Tim. Les voilà tous les trois embarqués dans un road-trip fulgurant où alcool et drogue sont du voyage. Très vite, notre narrateur va s’apercevoir que leur projet est fou et surtout très risqué, mais il ne veut pas abandonner l’idée, car il est fou amoureux de Sylvia.
Quel plaisir de retrouver l’écriture de Jim Harrison, d’autant plus avec ce livre, car je suis une fan de la beat generation et de la contre-culture américaine, et ce roman en fait clairement partie. L’histoire n’est d’ailleurs pas sans rappeler « La route » de Kerouac. J’ai d’ailleurs appris, grâce à François Busnel, que Jim s’était inspiré du roman de Kerouac pour son histoire, et que lui-même a inspiré Abbey pour son fameux livre ‘ le gang de la clef à molette’ (qu’il faut absolument que je lise !).
Dès le début du roman, on se doute que le projet qu’ont entrepris les trois protagonistes d’Un bon jour pour mourir est voué à l’échec, car drogue, alcool et dynamite ne font jamais bon ménage. Mais quel plaisir de suivre leurs aventures, de motels miteux en motels encore plus miteux, de cuite et trip d’amphétamine…
Jim Harrison fait ici une part belle à la nature grandiose de l’Ouest américain et met en avant son saccage par l’homme. J’ai trouvé l’écriture de Jim Harrison, dans ce roman, très accessible et eu beaucoup d’empathie pour le narrateur, un bon gars qui, à la base, ne voulait rien d’autre que d’être tranquille pour pêcher.
Un bon jour pour mourir est une belle porte d’entrée dans l’univers de Big Jim. L’avez-vous lu ?
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Je n’ai pas trippé sur la route… mais la couverture est teeeellement magnifique! Peut-être.
lu aussi
je trouve que ça correspond parfaitement à l’époque
et on se doute bien que leur projet va rapidement prendre l’eau
@karine : il est quand même moins « Root » que la route, plus soft. C’est vrai que la couverture est magnifique ! toutes les couvertures des reeditions sont sublimes <3
@Electra tu en es où du coup de ton challenge relecture ?